lundi 1 septembre 2008

Parfums de rentrée

Comment l’on passe de la rentrée scolaire au conflit en Géorgie en passant par le pouvoir d’achat. Et accessoirement comment l’on saute du coq à l’âne. « Mais tout est lié », aurait dit Madame Royal.

Lundi 1er septembre. La fin des vacances, et avec elle celle de l’insouciance. Les plus jeunes prennent le chemin de d’école, bien moins émus que leurs parents qui voient déjà leur progéniture leur échapper.

Fort heureusement, les parents ne sont pas seuls dans cette épreuve, bien accompagnés par l’instituteur qui a pensé à eux en leur concoctant durant l’été de nouveaux jeux de pistes. Au même titre que la déclaration fiscale, la liste des fournitures fait partie de ces formalités dont on se passerait bien qui reviennent chaque année à date fixe. Le marathon peut commencer. Tout le monde reçoit le précieux document le même jour, avec à la clef encombrements garantis dans les rayons des grands magasins et crise de nerfs aux caisses. Et puis, il y a toujours cette maudite équerre qui se refuse à vous ou ces intercalaires qui restent mystérieusement introuvables alors qu’il y en restait par poignées entières pas plus tard que le samedi précédent. Chaque enseignant y va de sa petite exigence plus ou moins farfelue, à tel point qu’on en vient à se demander si certains de ces objets ont déjà existé ailleurs que dans leur imagination. Mais je suis mauvaise langue et il y a, certes, des problèmes qui appellent une réponse plus urgente.

A tout seigneur tout honneur, commençons par la baisse du pouvoir d’achat, dont on nous rebat les oreilles depuis près d’un an. A force, ça finira par rentrer. Pourtant, le problème n’est pas neuf et trouve essentiellement son origine dans la hausse du prix du pétrole qui se répercute sur le prix de la plupart des marchandises. Un phénomène qui n’a pas de raison de s’arrêter sur le long terme et qui n’est jamais qu’une des conséquences de notre système mondialisé où l’on produit la main d’œuvre est la moins chère (Asie…), pour vendre là où le pouvoir d’achat (encore lui) est le plus élevé. Et comme je nous vois mal revenir au bon vieux temps où l’on consommait les légumes du jardin, le problème n’est pas près d’être réglé.

Du pétrole, la Russie n’en manque pas. Et la voilà qui semble aujourd’hui déterminée à retrouver sa grandeur passée, quitte à écorner durablement son image au passage. C’est la Géorgie en fait aujourd’hui les frais. Les pays de l’Union européenne sont eux bien en peine de proposer une réponse ferme à l’occupation russe du territoire géorgien, ainsi qu’à la reconnaissance de l’indépendance des deux provinces séparatistes d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie. A leur décharge, il faut dire que l’essentiel du pétrole se trouve dans le sous-sol des dictatures ou des régimes autoritaires, ce qui nous vaut ces tristes atermoiements quand il s’agirait plutôt de tancer des dirigeants peu soucieux de respecter l’intégrité territoriale de leurs voisins. La politique n’a que faire de la morale et le droit international s’efface promptement devant la nécessaire protection de nos approvisionnements en pétrole.

En attendant de trouver l’énergie miracle qui nous permettrait de nous passer du pétrole pour un coût acceptable, on peut au moins essayer de réduire notre dépendance. Comment ? D’abord, en abandonnant ce mythe du : « Pour vivre heureux, vivons à la campagne. » Vivre en ville permettrait de réduire la distance entre lieu de travail et domicile et limiterait les déplacements d’autant. Plutôt que d’améliorer l’efficacité énergétique des appareils qui consomment du pétrole, ce qui permettrait de réduire tout au plus de quelques pourcents notre consommation, il serait en effet plus judicieux de changer complètement de mode de vie. Et si cela doit passer par le sacrifice des quelques arpents de terre qui bordent la maison de vos rêves, le jeu n’en vaut-il pas la chandelle ?

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