La vérité sort de la bouche des enfants, rarement de celle des prophètes.
La crise financière touche chaque jour un peu plus l’économie mondiale. Ce qui n’était au départ que le problème de quelques banques américaines ayant prêté de l’argent à la légère touche désormais le vieux continent de plein fouet. Sans parler de faillites, bien des institutions financières européennes font face à des problèmes de liquidités.
Dans ce contexte de crise de confiance, chacun y va de son petit commentaire et c’est bien normal : chacun craint de perdre, qui son emploi, qui ses économies. Mais une chose est de s’inquiéter des conséquences de la crise, une autre est de répandre des fausses informations, quelquefois par mauvaise intention, le plus souvent par ignorance pure et simple.
Nous en connaissons tous, des oiseaux de mauvais augure qui n’ont de cesse d’annoncer l’apocalypse pour demain et de conseiller à leurs connaissances de retirer leur argent « tant qu’il est encore temps. » Pourtant, dans une économie où les banques sont contrôlées comme en Europe, le seul moyen pour une banque de faire faillite, c’est qu’une grande partie des déposants retirent leur argent le même jour. Agir sous la panique fait qu’on en vient quelquefois à provoquer la catastrophe qu’on voulait éviter. Ce phénomène bien connu des économistes porte d’ailleurs le doux nom de prophétie auto réalisatrice.
Voila pourquoi, à côté d’une indispensable réforme du système de contrôle bancaire au plan international, il me paraît tout aussi nécessaire que chaque citoyen se dote d’un minimum de culture économique. D’ici là, nous en sommes réduits à écouter passivement les soliloques des faux prophètes autoproclamés experts en macroéconomie, à l’instar du vieux fou dans L’Ile mystérieuse de Hergé qui harangue la foule à l’aide de son gong et annonce à qui veut l’entendre que la fin est proche. Cela étant, je crains que les prophètes de cette espèce prêchent rarement dans le désert.
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