vendredi 18 juillet 2008

Rebaptisons les JMJ

800px-WYD-2008 En observant les images des Journées Mondiales de la Jeunesse organisées à Sydney, je suis frappé par l’ampleur du hold-up réalisé par l’Eglise catholique. S’il s’agissait de publicité, on aurait tôt fait de dire qu’il y a tromperie sur la marchandise.

A en croire le nom de la manifestation, tous les jeunes du monde seraient les bienvenus. On peut y voir beaucoup de mauvaise foi, ou alors une sorte de supercherie. En réalité, si ce rassemblement s’adresse bien aux jeunes, les premiers concernés sont les jeunes catholiques. Je ne suis pas en train de dire que les fidèles d’autres religions seraient particulièrement mal accueillis, mais on peut se poser la question de savoir ce qu’ils viendraient faire au sein d’une manifestation qui ne leur est pas destinée.

Loin de moi l’idée d’empêcher les gens de vivre leur foi, fut-ce au grand jour. Ce qui me chagrine c’est cette tendance à vouloir exagérer son importance qui confine au ridicule. L’appellation officielle laisse entendre que tous les jeunes sont catholiques et pratiquants sans que personne ne semble s’en émouvoir. On peut s’interroger sur les réactions qu’aurait suscitées une manifestation du même nom, s’adressant cette fois aux jeunes musulmans. Sans compter le malaise qu’on ressent à voir l’Eglise se cacher derrière une appellation somme toute très banale et qui ne reflète en rien son inspiration religieuse. Voila pourquoi je propose qu’on rebaptise ce grand rassemblement « Journées Mondiales des jeunes catholiques. »

Le Pape, lui, n’a que faire de ces considérations, trop occupé à tenter de corriger son image austère. Mais je serais mauvais joueur de ne pas souligner les louables efforts de sa sainteté Benoît XVI pour aborder dans ses discours des questions d’actualité, à commencer par la problématique de l’environnement. Dommage qu’il le fasse à l’autre bout de la Terre, obligeant une bonne partie des fidèles à effectuer un pèlerinage qui, signe des temps, s’est fait plus souvent en avion qu’à pied. Mais j’imagine que les tonnes de CO2 émises à cette occasion ne seront pas perdues pour tout le monde et iront droit au ciel réchauffer les anges.

Le discours évolue, pas le manque de cohérence.

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