Fin octobre-début novembre. La chute des feuilles, les premières offensives du froid, l’hiver qui s’apprête à reprendre ses droits. Les premiers catalogues de Saint Nicolas qui fleurissent dans nos boites aux lettres aussi.
Petite parenthèse pour les Français qui me lisent, les autres passeront sans problème au paragraphe suivant. En Belgique, la tradition veut que le 6 décembre, les enfants sages reçoivent des jouets de la part de Saint-Nicolas, quand les plus désobéissants ne reçoivent que des coups de martinet gracieusement offerts par Père Fouettard. Je rassure tout de suite les plus sceptiques, ça fait longtemps que toute notion de châtiment corporel dans la fête de Saint Nicolas a disparue en pratique. La notion d’enfant sage aussi a été évacuée. En réalité, tout ce qui est resté de la légende ce sont les cadeaux. De là viennent les catalogues pléthoriques que j’évoquais plus haut.
En bref, pour ceux qui n’auraient pas tout suivi, Saint Nicolas n’est plus aujourd’hui qu’une sorte de Père Noël avant l’heure. Les similitudes sont nombreuses : la barbe, le costume à dominante rouge et j’en passe. Pourtant une différence fondamentale les distingue : Saint Nic est un personnage historique. Son histoire n’est d’ailleurs guère réjouissante. Je n’ai jamais compris qu’on la raconte aux enfants.
De toute manière, plus personne ne croit à cette histoire de grand saint qui descend par la cheminée apporter des cadeaux. Certainement pas les enfants, en tout cas. Très vite, ils ne font que jouer le jeu, comme les parents, comme nous tous. Personne n’est vraiment dupe, mais personne ne veut vraiment prendre la peine de tirer le rideau, de peur de s’apercevoir qu’il n’y a personne derrière. Il faut dire que personne n’y aurait vraiment intérêt. Les parents veulent continuer de croire que leurs enfants sont dépendants d’eux et sous contrôle, quand les enfants veulent continuer à recevoir des cadeaux. Reste le cas du troisième larron, les magasins de jouets et autres supermarchés, dont la survie dépend du statu quo.
Des vois s’élèvent pour me rappeler à l’ordre. On aurait tort de détruire la part de magie qui reste dans notre monde désenchanté. Le merveilleux appelé à la rescousse de ce qui reste une des fêtes les plus commerciales de l’année,[1] il suffisait d’y penser.
[1] Après Halloween tout de même.
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