jeudi 21 janvier 2010

Eywa hasn’t heard you!

On a tout dit sur le dernier film de James Cameron : film le plus cher de tous les temps, prouesse technologique et j’en passe. Adulé par les uns, décrié par les autres, le film ne laisse en tout cas personne indifférent. Mais plutôt que de s’en remettre aux avis plus ou moins éclairés des critiques autorisés, le mieux est encore de juger sur pièce.

Avatars Je ne reviendrai pas outre mesure sur le scénario du film. Pour ceux qui vivraient sur Mars, sachez simplement qu’il est question d’une sorte de complexe militaro-industriel qui cherche à mettre la main sur une précieuse ressource que renferme la planète Pandora, ce qui n’est guère du goût de ses habitants, les Na’vi, sortes de grands humanoïdes à la peau bleue, qui sont déterminés à garder leur enfer vert[1] à l’abri de la civilisation.

Voilà résumé en quelques lignes le point de départ d’Avatar. On l’aura compris, le film surfe fort opportunément sur la vague écologique qui déferle depuis plusieurs mois sur la planète, et désormais sur nos écrans. A la manière de District 9, le film illustre également la difficile cohabitation entre l’espèce humaine et une race extraterrestre. Mais là où le long-métrage de Neill Blomkamp jouait habilement des codes de la SF pour dénoncer entre les lignes l’apartheid, le manifeste écologique de James Cameron peine à convaincre. La faute à une approche volontiers manichéenne où l’on retrouve, bien distincts, des bons et des méchants, seul le personnage central et narrateur échappant pour un temps à cette analyse.

Cet affrontement entre bons sauvages et les hommes cupides ira croissant jusqu’à l’inévitable choc des civilisations, la critique de l’exploitation sauvage des ressources de la Terre cédant alors le pas à un vibrant réquisitoire contre les méfaits de la colonisation, qui rappelle singulièrement la conquête de l’ouest au détriment des peuples Nord-Amérindiens. Rien d’inédit cependant, le film prenant souvent des allures de recyclage de Pocahontas à la sauce futuriste, le tout mâtiné d’un zeste de Danse avec les loups, la subtilité en moins.

Rien n’y fait, même s’il est pétri de bonnes intentions, le film ne décolle qu’en de rares moments, comme lors des scènes qui touchent à l’intégration du narrateur dans la tribu des Na’vi. Le reste, du début à la fin, ressemble à une suite de clichés : la femme pilote garçon manqué, le militaire sans cervelle, l’industriel cupide, les courageux indigènes qui vivent en communion avec la nature. Jusqu’à la dernière image du film, prévisible entre toutes.

Reste à analyser l’apport de la 3D dans le film. Après quelques secondes d’adaptation, le procédé ne cause pas de gêne particulière, si ce n’est une certaine fatigue oculaire. Bien sûr, visuellement, le film est magnifique. Flore et faune de Pandora sont à tomber, et l’impression de profondeur ajoute encore à l’immersion du spectateur. C’est hélas bien peu pour un long métrage que l’on disait révolutionnaire.


[1] Mais peut-être est le paradis ?

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4 commentaires:

Anonyme a dit…
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習慣一人 a dit…
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天才 a dit…
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Anonyme a dit…
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