mercredi 1 juillet 2009

La mort n’est pas une fin

On a interdit dans nos contrées le travail des enfants, et on a eu raison de le faire. Peut-être faudrait-il songer à légiférer pour protéger les intérêts d’autres catégories de personnes ?

smSteeveMcQueen_01En ces temps de crise économique et financière, comment s’étonner du fait que le commun des mortels trouve un réconfort certain dans quelques valeurs refuges. Après tout, ne dit-on pas que c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes. A l’heure où nombre de jeunes artistes peines à s’imposer, il est frappant de constater que certains de leurs aînés continuent à faire recette, même si leur œuvre appartient à l’Histoire depuis de nombreuses années. Il faut croire que l’on n’est jamais aussi actif que lorsqu’on est mort. Et peu importe c’est pour leur faire réaliser des choses qu’ils n’auraient jamais accomplies de leur vivant. S’il parait logique d’utiliser l’œuvre d’Andy Warhol à des fins publicitaires, on peut se demander ce qu’aurait pensé Steve McQueen de la confrontation 100% virtuelle qui l’oppose à Lewis Hamilton pour le compte de l’horloger Tag Heuer. Les uns parleront de clin d’œil au film Le Mans, les autres de sacrilège anachronique. Mais puisque le mal est fait, on aurait tort de bouder son plaisir, d’autant plus que Ford utilisait déjà l’image du pilote et acteur pour promouvoir une de ses voitures dans une séquence hommage à Bullitt, entre autres.

Loin de se limiter au cinéma, la pratique s’est également étendue au monde de la musique. Les duos virtuels, qui étaient fort prisés il y a de cela quelque temps, participent d’un même esprit. Je me souviens de Serge Lama chantant « Je suis malade » avec Dalida. Dans quelle mesure faut-il s’offusquer de cette entourloupe, somme toute bénigne ? Après tout, la présence physique en moins, quelle différence avec un chanteur se contentant de mimer les paroles sur une bande sonore préenregistrée ?

La tendance est lourde, à tel point que le magazine Forbes se fend chaque année d’un classement des défunts qui rapportent le plus à leurs ayant-droits. Elvis, Marylin et consorts nont qu’à bien se tenir. Gageons qu’avec le décès de Michael Jackson, ce classement connaitra son lot de bouleversements. Déjà, les ventes d’albums redécollent, et il ne faudra sans doute pas longtemps avant que l’homme aux sept-cents millions d’albums vendus dépasse le milliard de ventes. De fait, un rapide tour sur iTunes me confirme que les disques de l’artiste aux multiples facettes trustent déjà les premières places des classements.

Le roi de la pop est mort, mais son business lui survivra. The show must go on.

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2 commentaires:

Ink a dit…

Et nous pauvres anonymes, que restera-t-il de nous après la mort ;-) ?
Il est vrai que le business post-mortem a de quoi choquer parfois.

Sarpedon a dit…

Le voyage est court, essayons de le faire en première classe, disait Philippe Noiret.

Le reste est affaire de croyance.