vendredi 6 février 2009

Viens chez moi je blogue chez un copain

Chacun chez soi et les hippopotames seront bien gardés, dit le proverbe. Ça vaut aussi pour les blogs.

399px-Formica_high_res Certaines pratiques sur la toile me plongent dans des abîmes de perplexité. La pratique du guest-blogging qui consiste à écrire un billet sur le blog d’un autre en faisant apparaître son pseudo s’est développée ces dernières années. Combien de fois n’ai-je pas lu des propositions du type : « Envoyez-moi un texte et le publierai sur mon blog. » En droit, on appelle ça un contrat léonin, ce qui veut qu’il stipule des obligations disproportionnées entre cocontractants. Autrement dit, les charges sont supportées principalement par l’une des parties quand l’autre en retire tous les bénéfices.

Le guest blogging a ceci de particulier que c’est celui qui est invité qui paie l’addition. L’intérêt pour l’hôte saute aux yeux : obtenir du contenu inédit gratis pro deo, raison pour laquelle la plupart du temps ce dernier exigera un texte qui n’a pas été publié sur le blog de son auteur. En revanche, je ne vois guère le bénéfice que peut retirer l’invité de ce système. Quelques visites dans un premier temps grâce au backlink obtenu, puis le sentiment d’avoir vendu son âme et perdu le contrôle de ses écrits pour pas grand-chose au final.

On ne saurait trop conseiller à celui qui s’aventure dans la voie du guest blogging de bien préciser les limites de la licence qu’il concède au blogueur hôte (mention de l’auteur, interdiction de reproduire le texte, droits réservés…) et de s’assurer du sérieux du blogueur hôte. Mais même ainsi, comment être certain que notre texte ne sera pas publié dans le futur dans un contexte qui en dénature le contenu ?

Si le guest blogging n’a pas mes faveurs, je lui préfère de loin les blogs collaboratifs. Ici, pas d’hôte, ni d’invité : tous les rédacteurs sont chez eux, avec un droit de regard sur le contenu comme sur la forme. Et pas question que quelqu’un tire la couverture à lui. Le respect de chacun est à ce prix.

Je n’ai rien contre le fait de bloguer bénévolement, encore faut-il que personne ne tire un profit, même indirect, de mon activité. La fourmi n’est pas prêteuse, c’est là son moindre défaut.

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