lundi 15 septembre 2008

Cachez ce nom que je ne saurais voir

En France, vous avez votre Jean-Pierre Pernaud national, plus prompt à nous parler d’un obscur producteur de fromages de chèvre quelque part en Corse que du conflit israélo-palestinien. Les journaux télévisés belges de la mi-journée n’échappent pas toujours, eux non plus, à la petite séquence terroir entre le plat et le dessert. Pourtant quelquefois, au milieu d’un océan de me médiocrité, c’est une pépite qui émerge, même si c’est pour mieux me rester en travers de la gorge.

road-street-sign-generatorDernièrement, c’est la riante commune de Frameries qui a attiré l’attention des journalistes de la RTBF, équivalent en Belgique francophone de France 2. Il est question dans le reportage d’une « rue Joseph Staline », baptisée ainsi en hommage au dictateur éponyme de sinistre mémoire. Ironie supplémentaire, la rue adjacente est dénommée quant à elle « rue des déportés. » Le plus terrible n’est pas là, les deux habitants de la rue qui ont été interrogés par les journalistes ne voient pas où se situe le problème. Ah oui, j’allais oublier : à la question du journaliste : « Qui est Staline ? », aucun des deux habitants, la soixantaine bien sonnée, n’a été capable de répondre.

Mieux vaut tard que jamais, il semble que des mandataires politiques se soient émus de ce curieux voisinage et aient décidé d’y mettre un terme. Reste à trouver un nouveau nom à cette rue. A l’heure actuelle, l’appellation « rue du Culot », dont la « rue Joseph Staline » n’est que le prolongement, semble tenir la corde. Quelques semaines après la disparition d’Alexandre Soljenitsyne, il y avait pourtant moyen de faire preuve d’un peu plus d’imagination.

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