Ça fait quelque temps que je voulais vous parler d’un livre (ou plutôt d’un cycle) qui me tient à cœur, le manque de temps m’en empêchait. On connait aujourd’hui essentiellement l’écrivain américain Isaac Asimov pour son cycle des Robots, dont certains opus ont été adaptés au cinéma, comme I, Robot ou L’homme bicentenaire. Pour n’avoir pas eu l’heur d’une adaptation cinématographique, Fondation, son autre cycle phare, reste désespérément dans l’ombre. Pourtant, c’est l’une des meilleures séries de science-fiction, dans un registre fort différent de Star Wars, il est vrai. (Paix à son âme.)
L’histoire est simple : en ce début de 13ème millénaire, l’Empire galactique est au faite de sa gloire. Le mathématicien Hari Seldon invente la psychohistoire, une nouvelle discipline qui doit permettre de prévoir le futur de l’Humanité, en tout cas prévoir les probabilités de différents avenirs. Au travers de ses équations et autres formules, il entrevoit la dislocation de l’Empire, cédant la place au chaos. S’il est trop tard pour empêcher cet effondrement, il est peut-être encore possible de trouver le moyen de réduire la durée de cette période d’anarchie.
Voila pour le centre de l’intrigue, car l’auteur a depuis ajouté plusieurs suites à Fondation. De même, il a même conté dans deux livres les événements qui se sont déroulés avant ceux décrits dans le livre central, l’ensemble formant le Cycle de Fondation.
Tout l’intérêt du cycle d’Asimov est qu’il ne prête pas à l’Histoire un sens ou une quelconque orientation : notre situation est juste le produit des actions des hommes et de la nature, certaines fondamentales, pour la plupart négligeables. En étudiant la situation actuelle débarrassée des éléments contingents, on doit pouvoir comprendre comment on en est arrivé à la situation actuelle. A partir de là, tenant compte de l’inertie propre aux grands ensembles, il devient possible d’agir sur le monde pour qu’il évolue dans un sens favorable.
La vision de l’Histoire d’Isaac Asimov se situe quelque part entre un chaos imprévisible par nature et un déterminisme qui dépasse l’Homme et s’impose à lui. En réalité, il envisage l’Histoire comme une science probabiliste régie par des lois, des formules, qu’on peut mettre au jour. Une fois démontée la mécanique de l’Histoire, reste à agir sur les bons paramètres…
En bon humaniste, Isaac Asimov nous dit : le futur est écrit, mais on peut choisir de le changer. Si notre présent est conditionné par notre passé, notre futur est conditionné par le présent. En ces temps de réchauffement climatique, voila des paroles qui résonnent d’une brûlante actualité.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire