Je viens de souscrire à une offre pour le moins étonnante. Mon estimé confrère blogueur Francis Pisani propose dans son dernier billet à tout blogueur qui l’honore de sa visite un exemplaire de son livre Comment le web change le monde, l’alchimie des multitudes. Comme il faut bien que lui et son éditeur y trouvent intérêt également, il suggère qu’en échange ces derniers livrent sur leur blog respectif leurs impressions.
Initiative sympathique, mais qui pose la question de la dépendance du blogueur vis-à-vis de celui qui l’aura (généreusement ?) récompensé. Comment prétendre rester objectif vis-à-vis de son bienfaiteur ? Pire, n’y aurait-il pas quelque malhonnêteté à proposer ses vues à ses lecteurs habituels sans faire mention des circonstances dans lesquelles j’ai obtenu l’ouvrage ?
N’importe quel apprenti juriste vous le confirmera, la règle de base en matière de conflit d’intérêt, c’est de déclarer le problème potentiel, transparence oblige. C’est la raison de ce billet. A présent, je vous laisse seuls juges de déterminer si je suis devenu un vendu et un traitre. Pour ma part, je ne le pense pas. J’ai la faiblesse de croire ma capacité de jugement ne sera pas altérée par la provenance du livre. De toute manière, j’avoue quelque lassitude à affronter quelques-unes des servitudes des journalistes sans en connaitre aucun des avantages.
Hors l’aspect moral de la manœuvre, je suis surtout sceptique quant à la viabilité réelle de l’opération. Dans le fond, je n’y croirai vraiment qu’à l’arrivée effective du bouquin dans ma boîte aux lettres. L’avenir dira si ma méfiance était justifiée.
Quoi qu’il en soit, ne vous étonnez donc pas si dans un futur proche je publie quelque critique plus ou moins dithyrambique sur l’ouvrage dont question. D’ici là, ne vous inquiétez pas trop de ma capacité à mordre la main qui m’a nourri. La reconnaissance du ventre n’a jamais été mon fort.
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