lundi 31 décembre 2007

A l’heure du bilan

Combien de personnes dont j’apprends la mort en même temps que l’existence ?

Pourtant le pire reste quand la grande faucheuse frappe vos connaissances, ou plus fréquemment ces gens que le hasard a fait naitre à l’autre bout du monde et qu’il faut une actualité, tragique le plus souvent, pour ressentir à quel point nous sommes proches. Aujourd’hui ce qui n’était hier qu’une vue de l’esprit est devenu réalité : le village mondial est né, même si nul ne connaît son nom.

Les grandes et moins grandes causes de ce monde ne sauraient se passer, quant à elles, de figures de proues, et quand bien même elle n’en trouverait pas à sa portée, la presse est là pour en créer de toutes pièces. En 2007, ces visages furent souvent féminins. Que leur sort ait été tragique, ait connu une issue heureuse ou reste incertain, Benazir Bhutto, Ingrid Betancourt, les infirmières bulgares et bien d’autre que j’omets ont été au cœur de 2007. Cela méritait, je pense, d’être souligné.

Il est pourtant d’autres évolutions qui laissent perplexe. Signe des temps, les victimes comme les bourreaux s’érigent désormais en martyr de leur cause. Songeons à l’assassinat de Benazir Bhutto morte selon ses partisans « en martyr », vocable qui n’est pas sans rappeler la rhétorique des djihadistes qui selon toute vraisemblance sont responsables de sa mort. Pourtant, hormis une fin semblable, quoi de commun entre ces deux destins, il est vrai, hors normes ?

Je n’ai guère le goût des formules alambiquées et rien ne m’est plus étranger que les grandes postures théoriques. Un monde débarrassé de ses martyrs, voilà l’unique vœu que je forme pour 2008.

Bonne année à toutes et à tous.

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