Ces blogueurs qui se prenaient pour des journalistes

Je suis peut-être old school, mais je fais partie de ces gens qui continuent de penser que la profession de journaliste est un métier à part entière. Je ne peux m’empêcher de crier à l’imposture quand j’aperçois au détour d’une séance de surf l’un de ces blogueurs qui tire des revenus publicitaires de son blog. La plupart des blogueurs sont des amateurs, des gens qui pratiquent cette activité principalement pour la beauté du geste… et accessoirement pour le plaisir d’être lu. Certainement pas pour en retirer des revenus. Bien sûr, je ne suis pas en train de dire que l’argent est intrinsèquement mauvais et incompatible avec l’activité de blogueur, loin de là. Après tout si la motivation première ou secondaire d’un blogueur est l’argent, c’est lui que ça regarde. Le problème n’est pas là. Je pense qu’à partir du moment où l’on soumet au lecteur des publicités, ce qui est une des sources de revenus des publications rédigées par des journalistes de métier, (comme c’est le cas des journaux), le lecteur est en droit d’attendre une information de qualité professionnelle. Cette qualité me semble difficile à obtenir par quelqu’un qui n’a la pas formation de journaliste, sauf bien sûr à dire que cette formation est inutile et n’apporte rien.

Je vous donne un exemple pour que ça soit plus clair. On attend d’u journal qu’il délivre des informations complètes, vraies et aussi objectives que possible. C’est pour cette raison qu’ils font appel à des professionnels rompus à cet exercice et formés à cet effet. C’est aussi pour cela que les gens sont prêts à payer. Les blogs au contraire sont faits par des amateurs (à l’exception notable de la personne qui décrit son activité professionnelle dans son blog), raison pour laquelle on ne saurait exiger la même rigueur dans l’analyse qui y est proposée. C’est vrai, on ne peut pas tomber sur le dos du malheureux blogueur qui commet une petite approximation, alors qu’il rédige de manière bénévole, sans retirer le moindre profit (matériel j’entends) de cette activité. Par contre, quand le blogueur se fait rémunérer pour ses prestations, il franchit en quelque sorte la ligne rouge. Il est payé, et devrait à mon sens s’astreindre aux mêmes règles de bonne conduite qu’un journaliste professionnel. On ne peut pas revendiquer les avantages et refuser les inconvénients. La liberté est à ce prix.

On l’aura compris, pour moi, bloguer reste une passion, pas une profession.

Mots clés Technorati : blogueur, journaliste, publicité, bénévole