mardi 10 juillet 2007

Je n’ai rien à dire, parlons-en

Que dire quand on n’a rien à raconter ? Voilà exactement le problème devant lequel je me trouve. D’ordinaire, je ne connais pas l’angoisse de l’écran blanc pour la bonne et simple raison que lorsque je me glisse derrière mon clavier, j’ai déjà une idée derrière la tête. En principe, je n’ai plus qu’à transformer l’essai. Dès lors, pas question pour moi de me lancer au hasard. Ici, c’est différent, le cœur de la capitale semble battre au ralenti et le mien aussi. Je vois difficilement un sujet sur lequel discourir de manière suivie. Il faut dire que j’ai des circonstances atténuantes. A commencer par ce parfum d’immobilisme qui fleure bon les vacances et semble s’être emparé de la ville. Tout se passe comme si plus rien ne bougeait plus fondamentalement dans l’actualité. A croire que les guerres et les génocides connaissent une trêve estivale.

Je n’ai pas la patience d’assembler mes idées dans des ensembles cohérents, le lecteur me pardonne de lui livrer ces quelques réflexions dans le désordre. Fort heureusement, je pense que le fil conducteur est assez aisé à comprendre pour qui sait lire entre les lignes. Tant qu’à parler sans avoir rien à dire, faisons-le intelligemment.

Je disais plus haut qu’il ne se passait pas grand chose en ce début de vacances. Ne nous plaignons pas, quelquefois le non-événement peut être positif. Je pense aux attentats fort heureusement manqués de Londres. A ce propos, Il semblerait qu’émerge une nouvelle espèce de terroriste. Eduqué, plutôt aisé, modèle de réussite et d’intégration en quelque sorte. Mais est-ce bien une nouveauté ? Ben Laden est milliardaire et n’a jamais manqué de rien. Je ne peux m’empêcher de sourire en pensant au paradoxe qu’il y a à prétendre en faire le défenseur des plus faibles. Cette thèse qui ne repose sur rien est pourtant très répandue. Bien sûr, il est un fait certains que les idées terroristes rencontrent un certain écho parmi les populations défavorisées de certains pays, mais je ne pense pas qu’on puisse faire de la pauvreté la cause essentielle du terrorisme.

Il faut oublier une fois pour toutes cette image du terroriste qui se fait sauter au milieu de la foule parce qu’il n’a plus rien à perdre en ce bas monde. Les terroristes du 11 septembre n’étaient pas non plus des incultes. La question est donc : « Comment des gens instruits peuvent-ils basculer dans le fanatisme le plus dur jusqu’à mordre de la pire des manières la main qui les a nourri ? » Si cette problématique n’est pas neuve, les derniers événements la remettent sous les feux de l’actualité. Par contre, ce qui est plus interpellant et plus grave à mon sens, c’est l’implication présumée de membres du corps médical dans les tentatives d’attentats. Je crois que les qualificatifs d’ « assassins » et de « tueurs d’enfants » que d’aucuns réservent hâtivement aux médecins qui pratiquent ouvertement l’euthanasie ou l’avortement siéraient infiniment mieux à ces tristes sires.

Le poids des mots, le sens des mots. Tout cela m’amène à parler de la dernière fausse bonne idée du Pape. Voilà qu’il préconise le retour de la messe en latin pour endiguer la diminution du nombre de fidèles à la messe. Bien entendu, il ne s’agit que d’une possibilité, pas une obligation, mais on a peine à croire que cette mesure puisse faire revenir dans la bergerie les brebis égarées. Ou alors c’est prêcher des convaincus. Remarquez, je ne lui jette pas la pierre, il n’avait que deux possibilités : plus… ou moins d’ouverture. Pour ma part, je ne suis pas sûr que j’aurais fait le même choix.

Pendant ce temps, au Pakistan, l’armée donne l’assaut la Mosquée rouge d'Islamabad dans laquelle étaient retranchés des militants islamistes. On parle d’ores et déjà de plusieurs dizaines de morts.

Plus que jamais, les questions religieuses philosophiques font la une, et pas forcément pour de bonnes raisons. Mais après tout pourquoi s’inquiéter, puisque de toute manière Dieu triomphera. Et s’il le faut, à la grenade. Pas sûr que c’est comme ça qu’il avait vu les choses.

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