jeudi 21 juin 2007

Faites ce que je dis pas ce que fais

L’ouverture de ce blog est l’occasion pour moi d’affronter à nouveau l’angoisse de l’écran blanc. Qui n’a jamais éprouvé ce sentiment : on a plein d’idées mais on ne sait par où commencer ? Or donc, je reprends donc tout à zéro. Retour à la case départ en quelque sorte. Je replonge volontairement dans les affres et les tourments de l’apprenti blogueur. A croire que j’aime ça. En fait, je crois que c’est exactement ça. Il faut dire que même si l’on ne s’en rend pas compte sur le moment, les premiers pas dans ma blogosphère sont aussi les meilleurs moments. Le choix du titre, du sujet, enfin la mise en ligne. Les plaisirs simples quoi. Au fond, les plus beaux cadeaux sont ceux qu’on se fait à soi-même.

Je ne sais pas vous, mais moi je me suis souvent demandé ce pourquoi je m’attardais sur certains blogs, voire je les incluais à mes marque-pages alors qu’au contraire j’en délaissais d’autres bien vite. J’y ai pas mal réfléchi (oui ça m’arrive) et j’ai la faiblesse de penser que le produit de ces réflexions peut en intéresser certains. Comme je n’ai jamais rien su faire comme tout le monde et qu’une fois de plus, je ne compte pas déroger à la règle, je traiterai le sujet différemment. Une fois n’est pas coutume, on ne vous assommera pas avec les sempiternels articles sur les aspects purement techniques de la création de blogs. Je laisse ça aux sites spécialisés qui, ma foi, font ça très bien. En réalité, je vais plutôt m’employer à rédiger le billet que j’aurais aimé avoir sous la main (ou plutôt devant les yeux) quand j’ai posé la première pierre (lisez, « le premier clic ») de ce blog.

Plutôt qu’un guide exhaustif (je n’ai certes pas cette prétention), voyez-y plutôt une série de pistes de réflexion sur ce qu’il vaut mieux faire ou ne fait pas faire. Les différents points sont des étapes à suivre dans un ordre qui se veut chronologique, mais des inversions restent possibles.

Le choix du sujet

La première question à se poser, c’est de savoir si vous voulez un site personnel ou ouvert au public. Par site personnel, j’entends site sur lequel on dépose des photos, vidéos à destination de la famille. J’ai le plus grand respect pour ce genre de travail, mais il ne répond pas à mon sens à la définition du blog. Tous ceux qui se reconnaissent dans la première hypothèse peuvent déjà arrêter là leur lecture, vous n’avez pas besoin de moi et ce qui suit ne vous sera d’aucun secours.

Pour les autres, ceux que je n’ai pas encore découragés, la deuxième question à se poser est : est-ce que je veux faire un blog généraliste ou spécialisé ?

La réponse à ces deux questions conditionne toute la suite. N’espérez pas aller plus loin sans y avoir répondu, sous peine de faire le mauvais choix.

Le titre

Je laisse ça à votre appréciation. Ne soyez cependant pas trop longs. Les gens sont, de nature, paresseux.

Le choix de la plate-forme

En gros, Skyblog c’est pour les « djeuns. » Beaucoup d’images, peu de contenu ; si vous voulez quelque chose d’un peu sérieux, passez votre chemin. Les Windows live spaces de Microsoft sont un bon point de départ pour celui qui débute. L’intégration avec Hotmail, pardon live Hotmail y est pour beaucoup. Les autres outils de création de blogs sont en général plus sérieux.

Le look

Je sais que c’est un lieu commun, mais c’est la première chose que l’internaute verra en arrivant sur votre blog, donc il y a tout lieu de soigner la présentation. Et je ne parle pas que d’esthétique, après tout tous les goûts sont dans la nature, mais de lisibilité.

La liberté de ton

Vous avez choisi votre plate-forme ? Vous avez une vague idée de ce dont vous voulez parlez ? Parfait, il est grand temps de rédiger votre premier billet. Instant crucial, car c’est à cette occasion que vous allez pouvoir imprimer votre marque de fabrique.

Je m’explique. Des sites dans le genre du vôtre, il y en a d’ores et déjà des centaines. Eh oui, on ne vous a pas attendu… Si vous voulez vous faire un petit trou dans l’immense et hostile blogosphère, vous avez tout intérêt à vous démarquez un maximum. Pour ce faire, l’essentiel se passe au niveau du style de votre écriture. Laudatif ? Cynique ? Humoristique ? Quel ton choisir ? Peu importe pourvu que ce soit le vôtre. Gardez donc bien à l’esprit que vous n’êtes pas là pour être objectif. Les journaux sont là pour ça (encore que…) Les blogs permettent une certaine liberté de ton. Sachez en profiter. Mais attention, quand je parle de liberté de ton, je ne veux pas dire qu’il faut s’en prendre à la Terre entière ou insulter ses lecteurs, je parle de la nécessaire part de subjectivité du blog.

La subjectivité n’est pas l’écueil du blog, c’est son essence.

Plus que le problème insoluble de l’objectivité, le vrai souci du blogueur devrait surtout être d’éviter la confrontation les sites d’information professionnels (sites de journaux, TV…). Pourquoi vouloir les imiter en sachant pertinemment qu’on n’atteindra jamais le même niveau ? Je ne peux pas me rendre sur le théâtre des événements pour me faire une idée de ce qui s’y passe. Je n’ai pas les budgets pour le faire et, ouf, j’ai encore une vie en dehors de ce blog. Et le temps que je passe sur ce blog, c’est du temps que je ne consacre pas à mes autres activités. Matériellement, ce temps me fait défaut : impossible de traiter tous les sujets qui en valent pourtant la peine. Clairement, je n’ai pas les outils nécessaires pour traiter des problèmes du monde avec la même rigueur qu’un journaliste (raison pour laquelle un blogueur ne devrait pas se prétendre journaliste à mon sens.) Je ne peux qu’écouter ce que les « médias traditionnels » disent, pour ensuite me faire ma propre opinion et la relater dans ces colonnes. Exposer les faits bruts n’aurait aucun intérêt, même si je sais qu’en procédant comme je le fais, je me coupe d’un lectorat potentiel.[1]

Rien ne sert de se mettre en concurrence frontale avec les sites d’information. Un tel blogueur n’aurait rien à y gagner… et tout à y perdre. A commencer par sa crédibilité. Ce qu’il faut, c’est se trouver un créneau, un espace dans lequel se développer. Ça peut passer par l’humour, le surréalisme, le fait de traiter de sujets décalés ou délaissés par les autres médias… Que sais-je ? L’important c’est de se démarquer. Je me démarque donc je suis aurait pu être le principe premier de la blogosphère.

Ça me fait penser que je devrais afficher ça sur la bannière de ce blog, à la manière du « Connais-toi toi-même » gravé sur le fronton d’un temple grec.

La correction du langage

Salu je ss Mikkko327, benvenu sur mn blogueuuuuuuu.

Qui n’a pas été accueilli sur un blog par ce genre de message d’accueil ? Je ne sais pas vous, mais moi dans un cas pareil, je bats en retraite. « Rien de bon ne saurait sortir d’un tel esprit », me dis-je. D’accord, je passe parfois pour le dernier des Mohicans à défendre l’orthographe et la syntaxe, en écrivant notamment en phrases complètes dans mes conversations sur live Messenger ou mes sms (véridique) et en rédigeant des mails kilométriques (mea culpa), mais il doit y avoir moyen de trouver un juste milieu entre langage sms et mes propres travers.

Je sais bien que nous ne naissons pas égaux devant l’orthographe et que pour certains le challenge est plus relevé, mais les vérificateurs orthographiques et grammaticaux sont là pour réparer cette injustice.

La cohérence

Veillez tout de même à ce que les billets aient entre eux un minimum de lien. Je sais que je suis mal placé pour dire ça, mais cela n’est pas dû au hasard. Quoi qu’il en soit, ayez pitié de vos lecteurs, et prévoyez un moyen quelconque de naviguer entre vos billets en fonction de la catégorie à laquelle ils appartiennent.

Fréquence des mises à jour

Il faut veiller à ce que le visiteur découvre à chaque passage une nouveauté. Dès lors, un billet par semaine me paraît une bonne moyenne. Pour le surplus, c’est du bonus. Et vous verrez ça paraît facile, mais avec le boulot qui n’attend pas c’est une autre paire de manches.

Le choix des titres

Un bon titre ne doit pas tout dire sur le sujet du billet. A mon sens, c’est même le contraire : moins il en dit, mieux c’est. La signification ne doit sauter aux yeux que lorsque le visiteur lit la dernière ligne du billet. Le titre est un moyen d’intriguer le visiteur pour lui donner envie de s’attarder quelques instants sur le billet, il n’a pas pour but d’informer le lecteur sur ce le contenu du billet. Le sous-titre est là pour ça.

Le respect du prescrit légal

Ce point fera ultérieurement l’objet d’un billet à part.

Les moyens de se faire connaître

Les annuaires spécialisés en blog sont là pour populariser le votre. Par ailleurs, les robots des moteurs de recherche (Google, Yahoo…) se chargeront bien vite de vous inclure à leurs listes. Si tel n’est pas le cas, une inscription manuelle est toujours possible. On peut aussi poster des commentaires sur d’autres blogs et forum en mentionnant l’adresse de son espace perso. Enfin, et c’est peut-être le plus important, le bouche à oreille fera le reste, pour peu que votre blog dispose d’un minimum d’attraits.

Relisez-vous !

Dans la précipitation ou l’emportement, les mots dépassent parfois la pensée. Ce qui reste sans conséquence dans un journal intime peut prendre des proportions importantes sur la toile. Mieux vaut rester mesuré dans ses propos.

Les observateurs les plus aiguisés et les plus critiques auront remarqué que je ne respecte pas forcément toutes les règles que je professe. Autant préciser les rôles tout de suite : je me contente de donner des conseils, c’est à vous de les respecter. C’est l’avantage d’être chez soi. A présent, si vous désirez vous comporter en infâme dictateur comme votre serviteur, vous savez ce qu’il vous reste à faire…


[1] C’est pour éviter cet écueil que je renvoie quand c’est possible vers un lien qui résume les faits.

2 commentaires:

Sammy a dit…

Je vais très peu sur Technorati. Pour ainsi dire jamais. Dans mes débuts de blogueur, je croyais que cet outil allait m'apporter des visiteurs en masse, puis j'ai réalisé que la fréquentation d'autres blogs dont je me sentais proches ferait la même chose, et plus agréablement.

Bref ! Tout ceci pour dire que, bidouillant avec Cocomment, un gadget dont je ne parviens pas à décider si il est indispensable ou dérisoire, je suis retourné faire un tour sur ce site, ce qui m'a permis d'arriver ici.

Et d'avoir la surprise de me voir figurer dans les "blogs remarquables". On a beau être modeste, ça fait quand même plaisir ! :-)

Il est donc temps que je dise bonjour ! et merci !

Pour le reste, j'aime beaucoup cet article, notamment des phrases telle que "La subjectivité n’est pas l’écueil du blog, c’est son essence.", ou bien encore le passage sur la correction du langage. Si il s'agit de dernier-des-mohicaniser, alors nous serons deux... car moi aussi -mais je pense que tu l'as déjà noté- je mets une certaine application dans les phrases que je rédige, j'emploie des mots entiers dans des sms à rallonge, et j'envoie des mails kilomètriques.

Bon, je crois que j'en ai fait assez long pour cette fois !

A bientôt !

Sarpedon a dit…

Que dire à propos de ce commentaire ?
Merci tout simplement.

J'observe avec joie que la tribu s'agrandit. Tant mieux il me reste encore beaucoup de place.